Le développement a toujours suscité et
gagné le cœur des pays du monde. Au moment où certains pays sont appelés
« développés », d’autres sont catégorisés de « sous-développés (Pays
en voie de développement (PVD))» et émergents. Le sujet du
développement endogène de ces pays dits sous-développés a été, est aux tables
de discussions. Particulièrement, en Afrique, des recherches ont été menées
pour pouvoir mettre en oeuvre les facteurs capables d’aboutir à un
développement durable et endogène.
Dans ce sillage, le Professeur et
historien burkinabé Joseph Ki Zerbo trouve que le développement endogène en
Afrique est lié à plusieurs facteurs. Lesquels facteurs devraient être
appliqués, inculqués à tous les horizons africains. Selon le Pr Zerbo, le
facteur essentiel est l’intégration, qui malheureusement fait défaut et laisse
la place à la désintégration provoquée par la dépendance de l’Afrique de
l’extérieur sur les plans de la recherche, des technologies, de l’éducation…
Cette désintégration est le véritable mal africain qui entrave le développement
endogène africain. Elle anéantit en Afrique l’éducation, la formation, la
prospérité de l’économie, la culture, qui sont toutes exogènes. L’école,
devant permettre aux jeunes de se socialiser et d’être socialisés, n’est pas
encore, selon Zerbo, une école africaine. Elle les met dans un profond
déracinement.
Les administrations sont aussi un
secteur, un moteur qui pousse au développement. Mais, l’Afrique est confrontée,
à travers ses administrations, à la dépendance exogène. Elles deviennent, en
tant que acteur du développement, corruptrices. L’administration moderne
africaine constitue une antinomie de l’administration royale, laquelle était
opposée à toute aide extérieure. Cependant, le développement est une affaire de
tous. C’est pourquoi il est lié à tout homme sans distinction de sexes,
d’ethnies. Bien vrai que chaque pays africain a sa spécificité, ses
potentialités, tout cela donne une certaine vivacité au développement
endogène. Fort est de reconnaître que les hommes, acteurs principaux du
développement, sont devenus consommateurs de l’exogène.
Le développement suppose aussi la
reconnaissance de soi. A cela, le développement se fait notamment par
l’enracinement dans les sociétés africaines à travers leur histoire, leurs cultures
car le développement peut être fondé sur l’histoire, la culture. A tous ces
facteurs dégagés, Zerbo apporte des pistes à explorer pour y arriver. Selon
lui, il faut prendre appui sur ces pistes : l’intégration de l’espace africain, la
recherche-participation-action, la démocratie. Donc, l’Afrique, pour se
développer, est appelée à se défaire du mimétisme européen.
Quant aux enjeux de ce développement,
ils sont économiques et culturels. L’Europe, à travers sa culture, freine la
socialisation des jeunes africains qui doit se faire par l’école. Pour se bâtir
efficacement, l’Afrique est censée marcher sur ses propres pieds. Son économie
doit être gérée avec une certaine éthique dans son utilisation tout en sachant
que le développement se prépare et se fait dans le temps. L’administration doit
se libéraliser de l’exogène. Zerbo pense que l’intégration interafricaine est
le facteur sine qua non du développement endogène.
Si, comme le sous-entend le Pr Zerbo,
le développement doit être recherché, mais il doit être encré dans toutes les
mentalités. Cela a impérativement besoin de l’implication de l’éducation dans
les familles. Le développement, en outre, doit être un comportement. Sur le
même sujet, les femmes ont un rôle essentiel à jouer. Ce sont elles les mieux
placées pour l’éducation comme un des facteurs du développement endogène qui
est l’affaire de tous (enfants et vieux, femmes et hommes, jeunes et
adultes). Quant à l’histoire et la culture africaines, des centres, instituts,
écoles doivent être créées pour les enseigner. L’enseignement de ces
disciplines à l’apprentissage des jeunes pourra cultiver chez les jeunes
africains la morale, la probité dans la gestion des deniers des pays et leur
épanouissement durable et endogène.
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