La Fondation Konrad Adenauer (FKA) de Dakar a invité les
cinéphiles, ce jeudi 30 mai, à la projection d’un documentaire intitulé Lumumba
réalisé par le cinéaste Raoul Peck. Ce documentaire a permis aux différents
invités de revisiter les desseins du leader politique du Congo belge et la
personnalité même de Patrice Emery Lumumba.
La salle de conférence de la FKA a servi de lieu pour le
traditionnel cinéclub organisé toutes les fins du mois. Les gens sont venus nombreux.
Dès dix-huit heures, la salle est remplie comme une denture, l’impatience régnait
sur les visages. Tout cela car l’affiche de la soirée donnait tout de suite à
penser sur le parcours homérique d’un homme brave.
Après trente minutes de patience, la Représentante adjointe
de la fondation, Ute G Bocandé a salué et remercié toute l’assistance pour avoir
effectué le déplacement. Concernant le retard accusé, elle a tenu à présenter
les excuses. Ensuite, elle a brièvement présenté comme d’habitude la Fondation
Konrad Adenauer à travers les objectifs, les missions qu’elle s’est assignée.
Parmi ceux-ci, la justice, la démocratie, la paix…
Après avoir regagné sa place sous les applaudissements de l’assistance,
les rideaux sont descendus, les ampoules éteintes. La projection pouvait commencer.
Tous les regards sont tournés vers le petit écran avec un silence de deuil.
« Ceci est une histoire vraie », lisait-on au début
du documentaire et a attiré beaucoup plus l’attention des invités dans le noir.
Par ce film, le réalisateur a retracé la situation politique du Congo belge
dans les années 60 ayant conduit certains pays africains aux indépendances. Non
seulement cette histoire atroce du Congo est dépeinte par Raoul Peck mais aussi
et surtout un héros, Patrice Emery Lumumba. Il est élu Premier Ministre du Président
Kasavubu préféré par le Roi Léopold II pour qui le Congo était une « une
propreté belge ».
Premier Ministre, Lumumba refuse de me conformer aux
exigences de la Belgique. Il a permis aux Congolais de prendre conscience de
leurs conditions à travers une allocution tenue le 30 juin 1960, jour de l’indépendance
du Congo. Une allocution en défaveur de la Belgique et qui écourtera sa vie.
Violente, elle l’était car elle évoquait tous les maux dont le Congo a souffert
pour l’ascension à l’indépendance. Durant plus d’une heure, le réalisateur
haïtien a retracé le parcours de Lumumba pour un Congo libre, indépendant et
consciente mais aussi pour une Afrique où tous les enfants pourront vivre
libres et fiers.
Pour résumer la vie de la figure emblématique, elle peut
être réduite à trois dimensions : un
homme très ambitieux pour son peuple car il a sacrifié sa vie pour son
indépendance : « L’Afrique est tout ». La
deuxième dimension fait de Lumumba, un homme pressé et autoritaire. La
précipitation a mis à genou ses desseins : « Tout le monde sait qu’elle
est pour demain, l’indépendance ». Et enfin un homme trahi,
délaissé par ses propres fidèles. Lumumba finit tragique, tué à l’abattoir
comme une bête.
Les débats sont venus compléter le documentaire avec des
contributions, des critiques. Plusieurs autres aspects ont été abordés et
développés tels que le panafricanisme, les sujets liés au développement de l’Afrique,
les défis que la jeunesse doit relever…
Le cinéclub, à travers l’histoire du Congo et l’itinéraire
politique de Lumumba, a été riche en connaissance pour l’ensemble des invités.
Le prochain rendez-vous pour un nouveau documentaire dans la même salle est
prévu pour le mois prochain.
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