En cette période hivernale, les riverains de la rue 27 de Banconi Flabougou près du pont Maya en Commune I du District de Bamako ne vivent que dans la peur à cause des eaux mortes et
sales. Pour assainir les lieux, Mohamed Samaké, un réparateur de motos, s’est
engagé à travailler avec six jeunes de sa famille pour faire face à ces eaux
qui stagnent partout et qui sont capables de provoquer une épidémie de
paludisme. Ils sont à leur deuxième séance de travail.
Pourquoi vous faites un
travail ?
Depuis le début de l’hivernage, c’est une première que les
eaux stagnent en ces lieux. Ici, avant c’était la parcelle d’autrui. Après les
propriétaires sont revenus. Je pense que si on revient construire quelque part,
il faut tout faire pour ne pas déranger les autres. Au moment de construire ce
soubassement (il le montre du doigt ndlr),
ils devaient chercher les idées des habitants…
Qui a construit le soubassement dont vous parlez?
Franchement, je ne connais pas son propriétaire.
Est-ce que vous avez saisi la mairie pour faire part de cette
situation ? Est-ce que la mairie en est-elle au courant ?
En toute franchise, je ne sais pas si elle est au courant ou
pas. Je ne suis pas trop fréquent ici.
Entre jeunes, est-ce que vous vous êtes rassemblés, créer même
des associations pour travailler à la
résolution définitive de ces eaux stagnantes ?
Nous n’avons rien dit aux autres jeunes. Moi, je pense que
même nous ne leur avons rien dit, ils doivent venir vous aider. Les approcher
pour les informer ou se taire restent la même chose. Une fois qu’on les appelle,
ils vont répliquer des mots arrogants qui pourront me fâcher, donc c’est
pourquoi je n’ai informé personne.
Quels appels avez-vous à lancer à l’endroit des autres jeunes?
Je n’ai aucun appel à lancer aux autres jeunes. Le lieu appartient
à tout le monde. Donc, en tant que habitant une rue commune, quand des actions
salutaires sont en cours d’exécution, il est important de venir contribuer. Beaucoup
de jeunes nous ont vus mais n’ont manifesté aucune réaction à notre endroit. Hier,
je me suis couché très irrité. C’est moi qui ai fait venir un camion Benz pour déverser
du sable aux zones érodées. Mais les eaux ont stagné ici, et se sont dirigées
dans cette famille (il la montre).
Ils n’ont rien dit mais quand on entend certaines choses sur lui en son
absence, c’est fâcheux. Cela m’a choqué. J’ai rassemblé alors ces jeunes. J’ai
appelé les patrons de tous ceux qui travaillent pour leur expliquer qu’ils ne
pourront pas aller au travail aujourd’hui. Tous ceux que vous voyez ici, ce
sont les jeunes de notre famille. Il n’y a pas quelqu’un qui vient d’une autre
famille.
Selon vous, introduire une requête auprès des autorités ne
serait-il pas la meilleure solution ?
C’est vrai. Je ne connais pas ces démarches.
Quels appels à l’endroit de vos autorités ?
Il est souhaitable qu’elles nous apportent du véritable sable
pour que nous vivions en parfaite santé. Car nous avons jusque-là que des
ordures pour bourrer les espaces érodés. Si elles peuvent ajouter d’autres choses
sur ce que nous avons et qui ne provoque aucun dégoût chez les habitants, cela
nous ferait plaisir.
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