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lundi 19 août 2013

« Le lieu appartient à tout le monde. »



En cette période hivernale, les riverains de la rue 27 de Banconi Flabougou près du pont Maya en Commune I du District de Bamako ne vivent que dans la peur à cause des eaux mortes et sales. Pour assainir les lieux, Mohamed Samaké, un réparateur de motos, s’est engagé à travailler avec six jeunes de sa famille pour faire face à ces eaux qui stagnent partout et qui sont capables de provoquer une épidémie de paludisme. Ils sont à leur deuxième séance de travail.   


Pourquoi vous faites un travail ?

Depuis le début de l’hivernage, c’est une première que les eaux stagnent en ces lieux. Ici, avant c’était la parcelle d’autrui. Après les propriétaires sont revenus. Je pense que si on revient construire quelque part, il faut tout faire pour ne pas déranger les autres. Au moment de construire ce soubassement (il le montre du doigt ndlr), ils devaient chercher les idées des habitants…


Qui a construit le soubassement dont vous parlez?

Franchement, je ne connais pas son propriétaire. 


Est-ce que vous avez saisi la mairie pour faire part de cette situation ? Est-ce que la mairie en est-elle au courant ?

En toute franchise, je ne sais pas si elle est au courant ou pas. Je ne suis pas trop fréquent ici. 


Entre jeunes, est-ce que vous vous êtes rassemblés, créer même des associations  pour travailler à la résolution définitive de ces eaux stagnantes ?

Nous n’avons rien dit aux autres jeunes. Moi, je pense que même nous ne leur avons rien dit, ils doivent venir vous aider. Les approcher pour les informer ou se taire restent la même chose. Une fois qu’on les appelle, ils vont répliquer des mots arrogants qui pourront me fâcher, donc c’est pourquoi je n’ai informé personne. 


Quels appels avez-vous à lancer à l’endroit des autres jeunes?

Je n’ai aucun appel à lancer aux autres jeunes. Le lieu appartient à tout le monde. Donc, en tant que habitant une rue commune, quand des actions salutaires sont en cours d’exécution, il est important de venir contribuer. Beaucoup de jeunes nous ont vus mais n’ont manifesté aucune réaction à notre endroit. Hier, je me suis couché très irrité. C’est moi qui ai fait venir un camion Benz pour déverser du sable aux zones érodées. Mais les eaux ont stagné ici, et se sont dirigées dans cette famille (il la montre). Ils n’ont rien dit mais quand on entend certaines choses sur lui en son absence, c’est fâcheux. Cela m’a choqué. J’ai rassemblé alors ces jeunes. J’ai appelé les patrons de tous ceux qui travaillent pour leur expliquer qu’ils ne pourront pas aller au travail aujourd’hui. Tous ceux que vous voyez ici, ce sont les jeunes de notre famille. Il n’y a pas quelqu’un qui vient d’une autre famille. 


Selon vous, introduire une requête auprès des autorités ne serait-il pas la meilleure solution ?

C’est vrai. Je ne connais pas ces démarches.


Quels appels à l’endroit de vos autorités ? 

Il est souhaitable qu’elles nous apportent du véritable sable pour que nous vivions en parfaite santé. Car nous avons jusque-là que des ordures pour bourrer les espaces érodés. Si elles peuvent ajouter d’autres choses sur ce que nous avons et qui ne provoque aucun dégoût chez les habitants, cela nous ferait plaisir.

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