La situation des populations dans les trois régions du Nord-Mali lors de l'occupation jihadiste et rebelle était au centre des débats à la Fondation Konrad Adenauer (FKA) à travers la projection d'un film.
Le Drapeau noir au Nord du pays,
tel est le titre du film documentaire de 52 minutes du Cinéclub de la Fondation
Konrad Adenauer projeté jeudi dernier. Réalisé par Abdoul Hamed Diallo et
Nouhoum Kané, tous Maliens, le film parle de la détresse des populations lors
de l’occupation djihadiste et rebelle dans les régions du Nord (Gao, Tombouctou
et Kidal). A cette projection, faisant partie des activités de la fondation,
Dr. Bakary Sambe, Islamologue et Ibrahima Harane Diallo, Politologue ayant
travaillé sur la problématique de la sécurité dans la bande sahélo-saharienne
ont été invités pour apporter plus de précisions sur la sécurité et le Jihad.
Les Cinéphiles sont venus nombreux regarder le film qui, selon Dr. Sambe,
interpelle tous les Africains.
L’Islamologue, dans son
introduction, est revenu sur l’arrivée des Jihadistes au Nord du Mali. Il a
tenu à apporter des précisions sur la nature des groupes islamistes. Il s’agit
d’Ançar Dine, organisation dirigée au Nord par Iyad Ag Ghaly. « Il ne faut pas confondre cette
organisation avec l’association du même nom dirigée par Chérif Ousmane Madani
Haïdara », a-t-il mentionné. Il
a aussi cité dans le même sillage le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en
Afrique de l’Ouest (Mujao) dont l’objectif est de répandre partout en Afrique
de l’Ouest le Jihad. Quant à Ibrahima Harane Diallo, il a présenté le Mouvement
national pour la libération de l’Azawad (Mnla) et Al Qaeda au Maghreb islamique
(Aqmi). Le Politologue a accusé ce groupe d’être à l’origine de la crise que
traverse le Mali.
Des témoignages poignants dans le
documentaire ont permis aux cinéphiles de pouvoir bien comprendre la situation
dans les régions du Nord du Mali. Le film a parcouru plusieurs aspects parmi
lesquels la culture en général, la religion, la politique, la sécurité. Il a
posé entre autres des interrogations sur le statut du bon musulman, le rôle et
la place de l’Etat lors de l’occupation, les solutions pour un retour définitif
de la paix dans ces parties du pays. Le Drapeau noir au Nord du pays a
également soulevé les nombreux torts causés aux manuscrits de Tombouctou,
appelée la Cité des 333 Saints et placée Patrimoine mondial de l’Humanité par
l’UNESCO.
Après la projection, les débats ont
tourné autour des aspects évoqués dans le film documentaire et sur l’actualité.
Il a été question d’interroger les responsabilités des gouvernants dans la
prise des zones occupées, les images que livrent les médias étrangers sur la
crise malienne, la solidarité africaine et surtout d’interroger les opérations
étrangères qui viennent combattre aux côtés de l’Afrique en cas de
conflits.
Cette lueur d’espoir promue par le
réalisateur dans le film reste toujours et encore incertaine dans cette partie du Mali. « A
quand le retour du drapeau vert-jaune-rouge pour remplacer le drapeau noir au
Nord du Mali ? » Là est la grande et grosse question.
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