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lundi 30 novembre 2015

MECANISME DE FINANCEMENTS CLIMAT AFRIQUE Le Fonds vert pour lutter contre le changement climatique

Les pays industrialisés ont pris l’engagement, depuis maintenant deux décennies, de mobiliser des fonds pour les  pays en voie de développement, victimes de la pollution. Ils alimentent par an un Fonds vert pour le climat à travers des contributions.

Pour faire face à la lutte contre le changement climatique dans les pays africains, un nouveau mécanisme a été mis en place. Il s’agit du Fonds vert pour le climat. Grâce à ce fonds, les pays développés notamment industrialisés s’engagent à mobiliser 100 milliards de dollars américains par an d’ici 2020 à l’endroit des pays en voie de développement. Ce financement pour le climat est parti d’un constat. « Depuis 1992 (Ndlr, Conférence de Rio) et bien avant cela, il y a eu une effervescence au niveau international qui a été surtout le fait d’intellectuels qui ont réfléchi sur le devenir du globe pour que les gens prennent conscience progressivement des questions liées à l’environnement comme un élément important du développement», rappelle Moustapha Sène, enseignant d’environnement.

La COP tenue à Copenhague au Danemark a jeté les bases de la volonté politique de créer le fonds vert pour le climat. C’est là que les pays riches, conscients de leurs émissions de gaz à effet de serre, ont pris l’initiative à la prochaine conférence en 2010 au Mexique de financer des actions dans les pays en  développement dans le cadre de l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. « C’est après la conférence de Copenhague en 2009, explique M. Sène, qu’il y a eu Cancun qui a tenté de réajuster les actions et on est arrivé à la création de ce fonds vert. Il était question que les pays développés s’engagent à financer à hauteur de 30 milliards de dollars pour la période 2000-2010 et s’engageaient du coup à mettre 100 milliards de dollars américains d’ici 2020. » Mais à l’origine, les pays africains ont réussi à convaincre les grands pays industrialisés en tant que pollueurs à assurer leur responsabilité dans la gestion du climat.

Quant aux financements de ce fonds vert, le Rapport 2014 du Comité permanent de la Convention cadre des Nations-Unies pour le changement climatique sur les financements informe que sur la période 2010-2012, le montant des financements « climat » des pays développés vers les pays en développement s’est élevé entre 40 à 175 milliards de dollars par an.

Parallèlement à ce fonds à l’échelle planétaire, il existe un autre mécanisme de financement pour le climat au Sénégal: le fonds national climat (FNC). Ce dernier, mis en place par le ministère de l’environnement et du développement durable du pays à travers la direction de financements verts et des partenariats et le comité national changements climatiques, vise à mobiliser des ressources financières en vue de lutter contre le changement climatique au Sénégal. «  Le Sénégal a été un des tout premiers pays dans le cadre du fonds d’adaptation à être éligible au programme d’adaptation. Il y a eu un grand projet d’adaptation sous le régime Wade compte tenu de son expertise, sa diplomatie et sa gestion d’environnement. Le Sénégal a été toujours parmi les pionniers sur les questions liées à l’environnement d’une manière générale et à la problématique climat », explique Moustapha Sène.

Le Fonds national climat doit mobiliser 60 millions de dollars soit plus de 36 milliards de francs par an pour financer les actions climat. Le Conseil de suivi écologique (CSE) a été accrédité comme l’entité nationale chargée de la mise en œuvre de ce fonds pour la mobilisation des ressources. A côté du Fonds vert pour le climat (FVC), le Fonds national climat (FNC) permet au Sénégal de faire face davantage aux problèmes d’érosion côtière, d’inondations et aux intempéries et entre autres. «On ne dira pas seulement qu’on mobilisera ces fonds au niveau international mais ça peut être au niveau interne c’est-à-dire local pour cordonner et regrouper l’ensemble des ressources financières destinées à lutter contre le changement climatique, Aliou Diouf, géographe et chargé de programmes à Enda Energie. « Le fonds vert pour le climat, ajoute le géographe, est important pour les pays africains notamment pour le Sénégal car ces pays ne sont pas pollueurs mais victimes. Donc, ils ont impérativement besoin de s’adapter au changement climatique. Ce besoin d’adaptation a des coûts. Ceux-ci, il faut les chercher. Et justement le Fonds national climat fait partie des dynamismes pour bénéficier de ces coûts.»

Pour la mobilisation des ressources pour l’alimentation du fonds national, le champ d’application doit être large. « L’Etat est le principal pourvoyeur de fonds destiné à faire face au changement climatique. A côté de celui-ci, qui, en mon avis a les moyens assez faibles pour les actions d’adaptation et d’atténuation, il y a la société civile. Il reste à mieux impliquer le secteur privé national et d’autres secteurs privés au Sénégal. Tous ces secteurs peuvent aider à s’adapter et atténuer le changement climatique», propose Aliou Diouf.

"Le groupe Afrique à la COP de Paris doit exiger une feuille de route claire pour l’atteinte des 100 milliards et sur les financements pour l’après 2020."

A la COP21 à Paris, la question sur les financements du Fonds vert pour le climat (FVC) sera débattue. Selon Mariline Diara, directrice de l’environnement et des équipements classés (DEEC) du Sénégal, l’ensemble des pays du Nord, grands émetteurs de gaz à effet de serre (GES) doivent contribuer davantage au Fonds vert climat et financer l’adaptation. « Les négociations, le plus souvent, échouent. Les budgets des pays africains ne sont pas consistant pour prendre en charge les financements. Le groupe Afrique à la COP de Paris doit exiger une feuille de route claire pour l’atteinte des 100 milliards et sur les financements pour l’après 2020. L’Afrique a besoin aussi d’un appui technologique et financier pour une transition vers un développement sobre en carbone », estime Aïssatou Diouf, environnementaliste.


Le Fonds vert pour le climat est dirigé par un conseil composé de 24 membres repartis à moitié pour les pays développés et les pays en voie de développement. 

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