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mardi 13 mai 2014

« Les handicapés sont très impliqués dans les prises de décisions politiques », Edouard Thomas Diémé, Secrétaire général de l’ANHMS

Les personnes victimes d’un handicap sont nombreuses à vivre au Sénégal. A Dakar, plus précisément à la Médina, elles sont regroupées dans une association dénommée Association Nationale des handicaps Moteurs du Sénégal (ANHMS). Elles occupent un siège où elles mènent ensemble des combats pour leur intégration sociale et leur mise en valeur.

Pour la mise en valeur des personnes handicapées, plusieurs instruments internationaux contraignant obligent les différents pays signataires d’appliquer à la lettre les textes législatifs. Ce sont entre autres La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948), la Convention sur la réadaptation professionnelle et l'emploi des personnes handicapées (1983), la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées (2006), le Protocole facultatif se rapportant à la Convention relative aux droits des personnes handicapées. 
Tous ces traités et conventions internationaux et régionaux protègent les droits de tous les humains sans distinction de catégories sociales. Ces instruments se fondent sur le principe : « Tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits».
Le Sénégal est parti signataire de ces textes législatifs relatifs à la protection et l’implication des personnes handicapées dans la gestion des affaires du pays à tous les niveaux. Et l’Association nationale des Handicapés moteurs du Sénégal œuvre dans ce sens. Elle a été crée le 6 mai 1982. Elle a pour objectif d’améliorer les conditions de vie des personnes handicapées et regroupe toute personne vivant avec un handicap physique (jeunes, vieux, étudiants, femmes, adultes, adolescents, enfants...). Elle est présente dans toutes les régions et dans tous les départements du pays.
Pour le Département de Dakar, Edouard Thomas Diémé est le Secretaire général. Selon lui, les personnes handicapées ont des rôles à jouer dans la démocratie participative. « Les personnes handicapées sont des citoyens comme toutes les autres personnes. Elles doivent participer aux prises de décision concernant la société étant des acteurs de cette entité. Elles ont le droit de négocier, de planifier et d’assurer en tant que citoyens et non en tant que personnes à part entière. Nous sommes des citoyens comme tout le monde », explique-t-il.
Pour l’implication de ces personnes vivant avec un handicap, la Loi d'orientation sociale relative à la promotion et la protection des personnes handicapées a été votée au Sénégal le 26 juillet 2010 pour mieux prendre en compte les problèmes auxquels elles sont confrontées. Le Secrétaire général du département de Dakar est satisfait de l’implication des handicapés aux prises de décisions politiques. « A notre niveau, nous sommes très impliqués dans les décisions. Nous avons été impliqués quand il s’agissait des réformes institutionnelles. Et tout récemment, nous venons de participer à la politique d’emploi des jeunes. L’Etat prend en compte vraiment la dimension handicap », fait-il savoir.  
Cependant, ces handicapés moteurs ne cessent de se battre pour gagner des places très significatives au niveau de la sphère politique du Sénégal. Ils exigent le respect de tous les textes internationaux et régionaux ainsi que les lois d’orientation locales relatives aux personnes handicapées
« Nous luttons au niveau de toutes les associations des personnes handicapées pour la promotion et la protection des droits des personnes handicapées pour que ceux-ci soient effectifs », dit-il. Avant d’incliner leur positionnement dans l’espace politique sénégalais « Maintenant, nous ne raisonnons plus en termes de dons, de mendicité mais en termes de droit et d’autonomisation. Ce que les citoyens normaux revendiquent, nous les revendiquons nous aussi. Nous avons droit à l’emploi, aux désirs, bref ce qui participe de l’épanouissement du citoyen ».

Selon Edouard Thomas Diémé, les combats que les handicapés mènent depuis des années ont eu des effets. « Le Président de la République vient de prendre un décret pour l’application de l’éducation inclusive. C’est la carte d’égalisation des personnes handicapées. Celle-ci nous permet d’avoir accès aux services sociaux de base (santé, éducation…). Il y a eu aussi un conseil ministériel qui s’est tenu récemment pour mettre en place un Haut Conseil pour les handicapés. Cette structure permettra de surveiller tout ce qui a trait aux problèmes des personnes en situation de handicap », informe-t-il.  

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