Les personnes victimes d’un handicap sont nombreuses à vivre au Sénégal.
A Dakar, plus précisément à la Médina, elles sont regroupées dans une
association dénommée Association Nationale des handicaps Moteurs du Sénégal
(ANHMS). Elles occupent un siège où elles mènent ensemble des combats pour leur
intégration sociale et leur mise en valeur.
Pour
la mise en valeur des personnes handicapées, plusieurs instruments internationaux
contraignant obligent les différents pays signataires d’appliquer à la lettre
les textes législatifs. Ce sont entre autres La Déclaration Universelle des
Droits de l’Homme (1948), la Convention sur la réadaptation professionnelle et
l'emploi des personnes handicapées (1983), la Convention
relative aux Droits des Personnes Handicapées (2006), le Protocole facultatif
se rapportant à la Convention relative aux droits des personnes
handicapées.
Tous ces traités et conventions internationaux
et régionaux protègent les droits de tous les humains sans distinction de
catégories sociales. Ces instruments se fondent sur le principe :
« Tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits».
Le Sénégal est parti
signataire de ces textes législatifs relatifs à la protection et l’implication
des personnes handicapées dans la gestion des affaires du pays à tous les
niveaux. Et l’Association nationale des Handicapés moteurs du Sénégal œuvre
dans ce sens. Elle a été crée le 6 mai 1982. Elle a pour objectif
d’améliorer les conditions de vie des personnes handicapées et regroupe toute
personne vivant avec un handicap physique (jeunes, vieux, étudiants, femmes,
adultes, adolescents, enfants...). Elle est présente dans toutes les régions et
dans tous les départements du pays.
Pour le Département de Dakar, Edouard Thomas Diémé est le Secretaire
général. Selon lui, les personnes handicapées ont des rôles à jouer dans la
démocratie participative. « Les personnes handicapées sont des
citoyens comme toutes les autres personnes. Elles doivent participer aux prises
de décision concernant la société étant des acteurs de cette entité. Elles ont
le droit de négocier, de planifier et d’assurer en tant que citoyens et non en
tant que personnes à part entière. Nous sommes des citoyens comme tout le monde », explique-t-il.
Pour
l’implication de ces personnes vivant avec un handicap, la Loi d'orientation
sociale relative à la promotion et la protection des personnes handicapées a été
votée au Sénégal le 26 juillet 2010 pour mieux prendre en compte les problèmes
auxquels elles sont confrontées. Le Secrétaire général du département de Dakar
est satisfait de l’implication des handicapés aux prises de décisions
politiques. « A notre niveau, nous
sommes très impliqués dans les décisions. Nous avons été impliqués quand il
s’agissait des réformes institutionnelles. Et tout récemment, nous venons de
participer à la politique d’emploi des jeunes. L’Etat prend en compte vraiment la
dimension handicap », fait-il savoir.
Cependant,
ces handicapés moteurs ne cessent de se battre pour gagner des places très
significatives au niveau de la sphère politique du Sénégal. Ils exigent le
respect de tous les textes internationaux et régionaux ainsi que les lois
d’orientation locales relatives aux personnes handicapées
« Nous luttons au niveau de toutes les
associations des personnes handicapées pour la promotion et la protection des
droits des personnes handicapées pour que ceux-ci soient effectifs », dit-il. Avant d’incliner
leur positionnement dans l’espace politique sénégalais « Maintenant, nous ne raisonnons plus en termes de dons, de
mendicité mais en termes de droit et d’autonomisation. Ce que les citoyens
normaux revendiquent, nous les revendiquons nous aussi. Nous avons droit à
l’emploi, aux désirs, bref ce qui participe de l’épanouissement du citoyen ».
Selon Edouard Thomas Diémé, les
combats que les handicapés mènent depuis des années ont eu des effets. « Le Président de la République vient
de prendre un décret pour l’application de l’éducation inclusive. C’est la
carte d’égalisation des personnes handicapées. Celle-ci nous permet d’avoir
accès aux services sociaux de base (santé, éducation…). Il y a eu aussi un
conseil ministériel qui s’est tenu récemment pour mettre en place un Haut
Conseil pour les handicapés. Cette structure permettra de surveiller tout ce
qui a trait aux problèmes des personnes en situation de handicap »,
informe-t-il.
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