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mardi 20 mai 2014

Une seconde lettre ouverte à IBK de Zégué dit Moussa Diarra

Après avoir adressé une première lettre ouverte au Président malien, Ibrahim Boubacar Keita sur l'amélioration et la mise en valeur de l'école malienne, Zégué dit Moussa Diarra, Président  l’Association des élèves, étudiants et stagiaires maliens en Algérie lui adresse une seconde pour dénoncer les problèmes auxquels les étudiants maliens en Algérie sont confrontés. 
Voici la lettre:

Excellence Monsieur le Président de République, chef de l’Etat,
Au regard, de tout ce que je vais vous dire dans cette lettre, il est séant, de vous signaler dès l’entame de cette lettre, que je ne suis militant d’aucune mouvance politique de notre pays. La 1ère institution de la république de notre cher Mali, que vous êtes, mérite amplement,  respect et déférence. Venant de moi, envers vous, il ne saurait en être autrement, car en outre d’être la 1ère institution du Mali,  votre âge, fait également de vous, un père pour moi. Le « pur et dur » mandingue, que  vous-même, vous ne cessez de vous vanter d’être à la moindre occasion, connait certainement, cet adage multiséculaire, enseigné sous les baobabs mandingues depuis belle lurette : « Quand la vérité s’impose, l’âge ou le statut, sont inaptes à lui faire office de barrière. Car un respect qui se nourrit de vérités absolues, est l’un des plus grands greniers dans lequel pourra –t-on puiser une sagesse dont  l’éclat nous procurera honneur, et dont la valeur intrinsèque revigore la dignité ». Et un autre adage, stipule, lui, ceci : « Voir en tous ceux qui vous disent la vérité, des ennemis, conduit toujours dans le ravin ».                        
Tous les maliens, de tous les bords politiques ou apolitiques, où qu’ils soient et qui qu’ils soient ont deux grands devoirs sacrés envers vous, car envers le Mali, dont vous êtes le président, grâce, à la confiance gargantuesque historiquement placé en vous par   plus de 77 % d’électeurs. Ces deux sacrés devoirs sont : primo vous soutenir dans toutes les actions et initiatives conformes à la normalité, et secundo vous interpeller, vous suggérer voire conseiller, lorsque cela est nécessaire et dans n’importe quelle situation. Fils du Mali, je le suis, et le demeurerai pour toujours, avec une fierté qui, à défaut d’être exponentielle,  de jour en jour ne saurait jamais être catabatique. Ainsi, au nom d’être un légitime malien, au regard de certaines dérives  et actes lacrymogènes,  rester indifférent, serait pour moi, une forfaiture, de la pire et pure espèce, vis-à-vis de notre cher pays le Mali. D’où, l’objet pour moi, de vous adresser, en ce jour,  cette lettre, la seconde, depuis, votre accession à la magistrature suprême de notre pays. Pour rappel, la première, vous invitait sans calcul, ni délai, à prendre vos responsabilités, pour le redressement de l’école malienne, et à faire de la « formation de qualité », la seule et unique raison d’être de l’école malienne, bref, afin que son blason majestueux d’antan, soit redoré, et que les produits de cette école malienne, soient non des nanars, mais, d’une aptitude intellectuelle optimale, pour servir ce pays, et lui donner par le travail, la justice, l’humilité et la modestie, toute la place honorable, qu’il est séant, qu’il occupe dans le concert des nations.
Excellence Monsieur le Président de la République,  je vous adresse la présente lettre, cette fois-ci, en ma très modeste qualité de Président de l’association des élèves, étudiants et stagiaires maliens en Algérie. Et  le sentiment qui m’anime, en vous l’écrivant, est à n’en point douter, un véritable kaléidoscope  de déception totale, de révolte patriotique, et d’indignation. Oui, Excellence, car à l’heure, où les examens de fin d’années, ont déjà commencé pour certains, les étudiants et stagiaires boursiers maliens en Algérie  vivent entre matins glacés, midis de feu et soirs sans étoiles. D’abord, en ce qui concerne les étudiants boursiers de l’université, leur situation relève du ministère de l’enseignement supérieur  et de la recherche scientifique. Ainsi , tout d’abord, les nouveaux de l’année 2013, n’ont jusque-là, pas perçu  un rond, du trousseau qui, en principe, devaient leur être remis, bien avant de quitter le bercail. Une promesse leur avait été faite, de les leur remettre, lors du versement du 1er terme des bourses, une fois qu’ils seront en Algérie.  C'est-à-dire, qu’en plus de leurs bourses du 1er terme, qu’ils auront aussi, leurs trousseaux. Ce 1er terme de la bourse devait être payé en principe, en janvier 2014, mais c’est jusqu’en fin mars, que les étudiants boursiers maliens d’Algérie, l’ont perçu,  soit trois mois de retard. Et, les nouveaux boursiers de 2013, n’ont jusqu’à ce jour pas reçu leurs trousseaux, contrairement à ce qui leur avait été promis. Ensuite, le second terme des bourses, devait être payé, en Avril 2014, et jusqu’à ce jour, aucun étudiant boursier malien, n’a touché le moindre centime, alors que nous sommes, à quelques encablures, de la date normale du payement de la bourse du 3è terme. En ce qui concerne les étudiants boursiers des instituts de formation professionnelle, leur situation est rattachée au Ministère de l’emploi et de la formation professionnelle. Et là, c’est encore, plus qu’alarmant. Car certains, d’entre eux, ont soutenu depuis début Avril, sont nantis de leurs diplômes, et attendent impatiemment que leur situation soit débloquée, sans oublier le fait, qu’ils peuvent souvent faire près de cinq mois, sans rien toucher. Voici, des dignes et honorables enfants du Mali, qui, à la sueur de leur front, ont vaillamment décroché leur diplôme du baccalauréat, avec  « mention », pour ensuite, être sélectionnés, parmi tant d’autres ayant eu la mention, avant d’être envoyés, ici, en Algérie, pour qu’ils étudient, pour revenir servir le Mali. Cela tout en leur promettant que leurs droits seront respectés. Mais hélas, c’est totalement le contraire, et c’est révoltant Monsieur le Président de la République. Comment étudier sereinement,  et  prétendre à l’excellence, si toutes les conditions ne sont pas réunies ? Comment bien étudier si son quotidien se résume en : matins glacés, midis de feu, et soirs sans étoiles ? Quand on sait aussi, que l’Algérie est un pays, où, il est strictement interdit aux étudiants et stagiaires  étrangers de travailler. Vous avez promis aux maliens et maliennes, le Mali d’abord, et trouvez chaque fois, une incommensurable joie de dire «  Pour l’honneur du Mali, pour le bonheur du mali ». 
Mais, Excellence, Monsieur le Président de la République, je me met à genoux, les deux mains, derrière moi, pour supplier, de répondre à cette question :  « L’honneur et le bonheur du Mali, est-ce le fait, que pendant que des enfants du Mali, peinent à l’extérieur et sont au bout de leurs forces,  que la mégalomanie, batte son plein, avec l’achat d’un avion, d’une valeur jusque-là inconnue, dans la mesure où quand le Président de la République parle de 17 milliards, son 1er-ministre, lui parle de 20 milliards ; est-ce cela l’honneur et le bonheur du Mali ? » Dans un pays, où tout est presque à reconstruire, restaurer, et revigorer, les désirs de grandeur, doivent ils prendre le dessus, sur l’apaisement des conditions de vie du peuple, et encore, des étudiants envoyés à l’extérieur ? Car au-delà, du cas de l’Algérie,  des cas similaires sont aussi, au Maroc et en Tunisie, et j’en suis, sûr, dans bien d’autres pays aussi. Il est vrai qu’avant votre arrivée au pouvoir, les bourses prenaient du retard, mais, votre slogan de campagne, vos propos, et l’homme politique que vous vous dites, ne riment point avec l’état actuel des choses. 
Je voudrai, à travers cette lettre, que toutes les autorités, actuelles et futures du Mali sachent ceci : on aura beau faire des milliers et des milliers de chantiers et de projets, mais, l’avenir du Mali, restera toujours menacé, tant que l’école malienne demeurera dans le gouffre, et que les étudiants maliens, de l’intérieur comme de l’extérieur, seront privés de leurs droits absolus à des moments cruciaux.  Aussi, Excellence, Monsieur le Président de la République, vous avez déclaré l’année 2014, comme étant celle de la lutte contre la corruption.  Je vous prie de tâcher à faire en sorte, que les corruptions faites à l’égard des étudiants maliens, soient en peloton des premiers cas à soigner. Car certains étudiants maliens, sont aussi à l’extérieur, et étudient à leurs propres frais. Mais, on leur refuse la demi-bourse, ou la bourse entière qu’ils auraient dû percevoir, au moins, la 1ère année après le bac, s’ils étaient restés au Mali. Mais, s’ils ne reçoivent pas ces bourses, dites-nous, où elles vont ? Est-ce  dans les caisses de l’Etat, ou dans les poches des vampires ?
Excellence Monsieur le Président de la république, aussi, vous incite-je, à engager le gouvernement à prendre toutes les dispositions nécessaires, afin que les billets –retour (gratuits) octroyés, chaque année, aux étudiants boursiers du niveau licence (c’est-à-dire la 3è année universitaire), puissent être donnés à temps. Imaginez, le lamentable scénario : certains finissent les examens, depuis fin mai, et doivent attendre que les billets soient là, jusqu’en fin juillet, soit deux mois d’attente, alors, qu’ils peinent à avoir à temps, leurs bourses.  Faire des enquêtes, pour vous imprégner, de la qualité des relations entre l’Ambassade du Mali à Alger, et les étudiants maliens, serait une bonne chose, Excellence, et d’ailleurs, cela permettrait j’en suis sûr, de pallier dorénavant beaucoup de maux  auxquels, nous sommes confrontés.
Enfin, votre Excellence, je voudrai, toujours avec respect, vous dire, que le Mali, notre cher pays, est un grand pays, et ce n’est pas un vain mot, voire explétif. Et dans sa grandeur, il regorge d’hommes et de femmes, notamment de jeunes, compétents et valables. Les cadres émérites et valables d’un pays, ne sont pas forcément et seulement, ses proches ou les membres de sa famille, voire encore, les membres de son parti ou de sa mouvance. Alors, faites en sorte, que : le népotisme, le clientélisme, le traitement gré à gré des marchés de l’Etat, et autres pratiques obscurs, soient à jamais bannis, de votre gestion. Ainsi, nous reconnaîtrons, le fils de Boubacar KEITA, tel qu’il s’est toujours dit.
Je souhaite vivement, que vous accordiez une attention très sérieuse, à tout ce que je viens de vous dire, d’amont en aval de cette lettre. Je souhaite qu’ALLAH soubhana Watt ‘Allah, vous accompagne, vous guide  et vous donne, davantage, la clairvoyance et le bon sens, adéquats, pour mener, le bateau Mali, à bon port : celui, où  la fin de votre mandat, vous pourrez dire aisément : « Alhamdoulilah », après que le peuple ait dit à vive voix : « Taré taré ».  Pour qu’advienne cela, il est important de corriger les failles actuelles.
Excellence Monsieur le Président de la République, je vous prie, de trouver, entre les lignes de cette présente correspondance, l’expression de mes sentiments les plus distingués.
                                                                                     Annaba (République Algérienne démocratique et populaire)
                                                                                                                                                      Le 13 Mai 2014
                                                                     Zégué dit Moussa DIARRA
                                           Président de l’Association des élèves, étudiants et stagiaires maliens en Algérie.

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