Après avoir adressé une première lettre ouverte au Président malien, Ibrahim Boubacar Keita sur l'amélioration et la mise en valeur de l'école malienne, Zégué dit Moussa Diarra, Président l’Association des élèves, étudiants et
stagiaires maliens en Algérie lui adresse une seconde pour dénoncer les problèmes auxquels les étudiants maliens en Algérie sont confrontés.
Voici la lettre:
Excellence Monsieur le Président de
République, chef de l’Etat,
Au regard, de tout ce que je vais vous dire
dans cette lettre, il est séant, de vous signaler dès l’entame de cette lettre,
que je ne suis militant d’aucune mouvance politique de notre pays. La 1ère
institution de la république de notre cher Mali, que vous êtes, mérite amplement, respect et déférence. Venant de moi, envers
vous, il ne saurait en être autrement, car en outre d’être la 1ère
institution du Mali, votre âge, fait
également de vous, un père pour moi. Le « pur et dur » mandingue,
que vous-même, vous ne cessez de vous
vanter d’être à la moindre occasion, connait certainement, cet adage
multiséculaire, enseigné sous les baobabs mandingues depuis belle
lurette : « Quand la vérité s’impose, l’âge ou le statut, sont
inaptes à lui faire office de barrière. Car un respect qui se nourrit de
vérités absolues, est l’un des plus grands greniers dans lequel pourra –t-on
puiser une sagesse dont l’éclat nous
procurera honneur, et dont la valeur intrinsèque revigore la dignité ». Et
un autre adage, stipule, lui, ceci : « Voir en tous ceux qui vous
disent la vérité, des ennemis, conduit toujours dans le ravin ».
Tous les maliens, de tous
les bords politiques ou apolitiques, où qu’ils soient et qui qu’ils soient ont
deux grands devoirs sacrés envers vous, car envers le Mali, dont vous êtes le
président, grâce, à la confiance gargantuesque historiquement placé en vous par
plus de 77 % d’électeurs. Ces deux
sacrés devoirs sont : primo vous soutenir dans toutes les actions et
initiatives conformes à la normalité, et secundo vous interpeller, vous
suggérer voire conseiller, lorsque cela est nécessaire et dans n’importe quelle
situation. Fils du Mali, je le suis, et le demeurerai pour toujours, avec une
fierté qui, à défaut d’être exponentielle, de jour en jour ne saurait jamais être
catabatique. Ainsi, au nom d’être un légitime malien, au regard de certaines
dérives et actes lacrymogènes, rester indifférent, serait pour moi, une
forfaiture, de la pire et pure espèce, vis-à-vis de notre cher pays le Mali. D’où,
l’objet pour moi, de vous adresser, en ce jour,
cette lettre, la seconde, depuis, votre accession à la magistrature
suprême de notre pays. Pour rappel, la première, vous invitait sans calcul, ni
délai, à prendre vos responsabilités, pour le redressement de l’école malienne,
et à faire de la « formation de qualité », la seule et unique raison
d’être de l’école malienne, bref, afin que son blason majestueux d’antan, soit
redoré, et que les produits de cette école malienne, soient non des nanars,
mais, d’une aptitude intellectuelle optimale, pour servir ce pays, et lui donner
par le travail, la justice, l’humilité et la modestie, toute la place
honorable, qu’il est séant, qu’il occupe dans le concert des nations.
Excellence Monsieur le
Président de la République, je vous
adresse la présente lettre, cette fois-ci, en ma très modeste qualité de
Président de l’association des élèves, étudiants et stagiaires maliens en
Algérie. Et le sentiment qui m’anime, en
vous l’écrivant, est à n’en point douter, un véritable kaléidoscope de déception totale, de révolte patriotique,
et d’indignation. Oui, Excellence, car à l’heure, où les examens de fin
d’années, ont déjà commencé pour certains, les étudiants et stagiaires
boursiers maliens en Algérie vivent
entre matins glacés, midis de feu et soirs sans étoiles. D’abord, en ce qui
concerne les étudiants boursiers de l’université, leur situation relève du
ministère de l’enseignement supérieur et
de la recherche scientifique. Ainsi , tout d’abord, les nouveaux de l’année
2013, n’ont jusque-là, pas perçu un
rond, du trousseau qui, en principe, devaient leur être remis, bien avant de
quitter le bercail. Une promesse leur avait été faite, de les leur remettre,
lors du versement du 1er terme des bourses, une fois qu’ils seront
en Algérie. C'est-à-dire, qu’en plus de
leurs bourses du 1er terme, qu’ils auront aussi, leurs trousseaux.
Ce 1er terme de la bourse devait être payé en principe, en janvier
2014, mais c’est jusqu’en fin mars, que les étudiants boursiers maliens
d’Algérie, l’ont perçu, soit trois mois
de retard. Et, les nouveaux boursiers de 2013, n’ont jusqu’à ce jour pas reçu
leurs trousseaux, contrairement à ce qui leur avait été promis. Ensuite, le
second terme des bourses, devait être payé, en Avril 2014, et jusqu’à ce jour, aucun
étudiant boursier malien, n’a touché le moindre centime, alors que nous sommes,
à quelques encablures, de la date normale du payement de la bourse du 3è terme.
En ce qui concerne les étudiants boursiers des instituts de formation
professionnelle, leur situation est rattachée au Ministère de l’emploi et de la
formation professionnelle. Et là, c’est encore, plus qu’alarmant. Car certains,
d’entre eux, ont soutenu depuis début Avril, sont nantis de leurs diplômes, et
attendent impatiemment que leur situation soit débloquée, sans oublier le fait,
qu’ils peuvent souvent faire près de cinq mois, sans rien toucher. Voici, des
dignes et honorables enfants du Mali, qui, à la sueur de leur front, ont
vaillamment décroché leur diplôme du baccalauréat, avec « mention », pour ensuite, être
sélectionnés, parmi tant d’autres ayant eu la mention, avant d’être envoyés,
ici, en Algérie, pour qu’ils étudient, pour revenir servir le Mali. Cela tout
en leur promettant que leurs droits seront respectés. Mais hélas, c’est
totalement le contraire, et c’est révoltant Monsieur le Président de la
République. Comment étudier sereinement,
et prétendre à l’excellence, si
toutes les conditions ne sont pas réunies ? Comment bien étudier si son
quotidien se résume en : matins glacés, midis de feu, et soirs sans
étoiles ? Quand on sait aussi, que l’Algérie est un pays, où, il est
strictement interdit aux étudiants et stagiaires étrangers de travailler. Vous avez promis aux
maliens et maliennes, le Mali d’abord, et trouvez chaque fois, une
incommensurable joie de dire « Pour l’honneur du Mali, pour le bonheur du
mali ».
Mais, Excellence, Monsieur le Président de la République, je me
met à genoux, les deux mains, derrière moi, pour supplier, de répondre à cette
question : « L’honneur et le
bonheur du Mali, est-ce le fait, que pendant que des enfants du Mali, peinent à
l’extérieur et sont au bout de leurs forces,
que la mégalomanie, batte son plein, avec l’achat d’un avion, d’une
valeur jusque-là inconnue, dans la mesure où quand le Président de la
République parle de 17 milliards, son 1er-ministre, lui parle de 20
milliards ; est-ce cela l’honneur et le bonheur du Mali ? » Dans
un pays, où tout est presque à reconstruire, restaurer, et revigorer, les
désirs de grandeur, doivent ils prendre le dessus, sur l’apaisement des
conditions de vie du peuple, et encore, des étudiants envoyés à
l’extérieur ? Car au-delà, du cas de l’Algérie, des cas similaires sont aussi, au Maroc et en
Tunisie, et j’en suis, sûr, dans bien d’autres pays aussi. Il est vrai qu’avant
votre arrivée au pouvoir, les bourses prenaient du retard, mais, votre slogan
de campagne, vos propos, et l’homme politique que vous vous dites, ne riment
point avec l’état actuel des choses.
Je voudrai, à travers cette lettre, que
toutes les autorités, actuelles et futures du Mali sachent ceci : on aura
beau faire des milliers et des milliers de chantiers et de projets, mais,
l’avenir du Mali, restera toujours menacé, tant que l’école malienne demeurera
dans le gouffre, et que les étudiants maliens, de l’intérieur comme de
l’extérieur, seront privés de leurs droits absolus à des moments cruciaux. Aussi, Excellence, Monsieur le Président de la
République, vous avez déclaré l’année 2014, comme étant celle de la lutte contre
la corruption. Je vous prie de tâcher à
faire en sorte, que les corruptions faites à l’égard des étudiants maliens,
soient en peloton des premiers cas à soigner. Car certains étudiants maliens,
sont aussi à l’extérieur, et étudient à leurs propres frais. Mais, on leur
refuse la demi-bourse, ou la bourse entière qu’ils auraient dû percevoir, au
moins, la 1ère année après le bac, s’ils étaient restés au Mali.
Mais, s’ils ne reçoivent pas ces bourses, dites-nous, où elles vont ?
Est-ce dans les caisses de l’Etat, ou
dans les poches des vampires ?
Excellence Monsieur le
Président de la république, aussi, vous incite-je, à engager le gouvernement à
prendre toutes les dispositions nécessaires, afin que les billets –retour
(gratuits) octroyés, chaque année, aux étudiants boursiers du niveau licence (c’est-à-dire
la 3è année universitaire), puissent être donnés à temps. Imaginez, le
lamentable scénario : certains finissent les examens, depuis fin mai, et
doivent attendre que les billets soient là, jusqu’en fin juillet, soit deux
mois d’attente, alors, qu’ils peinent à avoir à temps, leurs bourses. Faire des enquêtes, pour vous imprégner, de la
qualité des relations entre l’Ambassade du Mali à Alger, et les étudiants
maliens, serait une bonne chose, Excellence, et d’ailleurs, cela permettrait
j’en suis sûr, de pallier dorénavant beaucoup de maux auxquels, nous sommes confrontés.
Enfin, votre Excellence,
je voudrai, toujours avec respect, vous dire, que le Mali, notre cher pays, est
un grand pays, et ce n’est pas un vain mot, voire explétif. Et dans sa
grandeur, il regorge d’hommes et de femmes, notamment de jeunes, compétents et
valables. Les cadres émérites et valables d’un pays, ne sont pas forcément et
seulement, ses proches ou les membres de sa famille, voire encore, les membres
de son parti ou de sa mouvance. Alors, faites en sorte, que : le
népotisme, le clientélisme, le traitement gré à gré des marchés de l’Etat, et
autres pratiques obscurs, soient à jamais bannis, de votre gestion. Ainsi, nous
reconnaîtrons, le fils de Boubacar KEITA, tel qu’il s’est toujours dit.
Je souhaite vivement,
que vous accordiez une attention très sérieuse, à tout ce que je viens de vous
dire, d’amont en aval de cette lettre. Je souhaite qu’ALLAH soubhana Watt
‘Allah, vous accompagne, vous guide et
vous donne, davantage, la clairvoyance et le bon sens, adéquats, pour mener, le
bateau Mali, à bon port : celui, où
la fin de votre mandat, vous pourrez dire aisément :
« Alhamdoulilah », après que le peuple ait dit à vive voix :
« Taré taré ». Pour
qu’advienne cela, il est important de corriger les failles actuelles.
Excellence Monsieur le
Président de la République, je vous prie, de trouver, entre les lignes de cette
présente correspondance, l’expression de mes sentiments les plus distingués.
Annaba (République Algérienne démocratique et populaire)
Le 13 Mai 2014
Zégué dit Moussa DIARRA
Président de l’Association des élèves,
étudiants et stagiaires maliens en Algérie.
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